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Crise de l'immobilier neuf : les raisons et les solutions

Les solutions pour
sortir de la crise
L'édito de Christian Cerdan,
président de Logisneuf

Christian Cerdan, président du groupe Logisneuf

« Une lapalissade de chantier »

Lorsque le bâtiment va, tout va ! Une lapalissade de chantier, palissade qui cache une vérité à chaque fois constatée. Plus c’est gros plus ça passe est une autre vérité largement vérifiée. Ainsi tenir l’immobilier et l’investissement des entreprises comme causes de l’inflation des produits alimentaires et agir en conséquence sur les taux de crédit, tout en réduisant les capacités d’acquérir par des mesures réglementaires supposées protectrices, est une escroquerie, pour le moins intellectuelle, diligentée et documentée avec un flegme et des raisons mortifères dissimulées, ne citons personne chacun se reconnaitra !

La guerre en Ukraine a perdu sa responsable prépondérance, la reprise après COVID aussi, désormais tout serait cause inflationniste …sauf, bien sûr, le prix artificiel du kw/h d’autant qu’il y aurait un « bouclier bienveillant pour nous préserver d’une hausse supérieure à... 600% », autre palissade levée devant la cour des hypocrites que dirigent le maitre argentier... et sa supérieure européenne à la garde de nos intérêts.

Chacun attend la démonstration expliquant la responsabilité de l’immobilier neuf sur la hausse du cassoulet en boite ou du yaourt, quand tous ont compris et constaté les dégâts de la fixation artificielle du prix du kw/h sur le gaz « russoallemanique ».

C’est la hausse de l’électricité qui a fait s’emballer l’inflation dès le début des rétorsions sur le gaz russe, et les taxes indexées sur les carburants n’ont rien arrangé. Le secteur le plus impacté est celui de la chaine alimentaire : production agricole et élevage, traitement, conservation, transformation, transport, distribution, c’est ici que siège l’inflation : qui peut ne pas s’en apercevoir ? La proposition de prix coutant ou, pire, de vendre à perte confirme le déni sur les causes jusqu’à vouloir aggraver les conséquences.

Ceci rappelé, on a du mal à imaginer avec les taux du crédit qui augmentent, comment cela va faire baisser le prix des haricots verts du diner de ce soir...

Autre lapalissade : c’est le marché qui décide du prix des matières premières comme du reste dans le jeu de l’offre et de la demande, les prix montent jusqu’à sortir du jeu puis y revenir selon la demande, la vente à perte peut permettre un rééquilibrage en cas de hausse excessive pour écouler un stock mais ce n’est pas un mode de gestion, surtout dans le bâtiment ou la construction de maison individuelle.

Le marché immobilier n’échappe pas à la règle mais il a deux formes, celle de l’ancien dont les prix fluctuent au fil des époques en fonction de la demande, et le neuf directement lié à son contexte dont les prix ne peuvent s’extraire : coûts fonciers, matières premières, matériaux, matériels et main d’œuvre quelle que soit la demande. Ainsi si les prix de l’ancien peuvent s’afficher à la baisse, ceux du neuf sont contraints de se maintenir, à minima, à leur prix de revient. Résumons avec cette autre lapalissade de chantier : « les prix de l’immobilier neuf ne peuvent descendre sous le prix de revient sauf à générer une catastrophe pour les acteurs des chantiers en cours et bloquer toute la construction future. »

Quoi que feront nos stratèges de Paris, Bruxelles ou d’ailleurs pour coincer l’explosion de la fameuse « bulle » tant attendue par eux-mêmes, presque espérée semble-t-il, il est impossible de livrer à la casse les 150 000 logements neufs invendus du moment et de maintenir les projets en cours. Il est donc inutile, sauf arrières pensées, de compliquer le jeu du neuf en boostant les taux et en désolvabilisant les acheteurs potentiels tant pour l’habitation que pour l’investissement.

La sanction viendra bien vite, elle est déjà là dans le secteur et elle impactera très violemment toute l’économie, le coût pour en sortir n’a aucune mesure avec les simples décisions qu’il faudrait prendre immédiatement :

  • Calmer la hausse des taux (la « déconsommation » est largement entamée dans nombre de secteurs et l’immobilier neuf est désormais à l’arrêt).
  • Rétablir des taux bonifiés plus largement accessibles à la classe moyenne pour la résidence principale, PTZ ou autres.
  • Rallonger la durée des prêts pour l’accession.
  • Favoriser les primo accédants en baissant la TVA.
  • Détaxer les donations familiales en ligne directe constituant un apport en numéraire à hauteur de 30%, lors d’une première acquisition.
  • Relancer l’investissement dans le neuf, Pinel ou autre.
  • Revoir, sans tout remettre en cause, les conditions d’octroi aux bailleurs sociaux d’une partie de l’immeuble, conditions qui forcent à reporter le manque à gagner sur les autres logements gonflant ainsi artificiellement les prix.
  • Revenir sur les normes excessives parfois fantasmées parce que trop détachées du réel et de nos possibilités, voire fantasmagoriques parce qu’illusoires ou démagogiques et responsables en grande partie de la hausses des prix du secteur libre, mais aussi de beaucoup d’autres catastrophes présentes ou annoncées dans le locatif ancien.

Quand le bâtiment va comme : «  j’ te pousse à la faillite quoiqu’il en coute », la faillite viendra, bien plus il en coutera et plus rien n’ira !
(Neo proverbe chinois très actuel)

Christian CERDAN

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