La construction de logements neufs s'approche de son niveau d'avant-crise

La construction de logements neufs s'approche de son niveau d'avant-crise

Par Groupe Logisneuf, le 29/03/2011 00:00
Les mises en chantier enregistrent un boom de plus de 54% entre décembre et février par rapport à l'année dernière, et une forte hausse de près de 16% sur un an avec 336 000 nouveaux logements en construction.

Bon démarrage du nouveau prêt à taux zéro (PTZ+), "record" de financement des logements sociaux, appétit maintenu des investisseurs achetant pour louer : la construction de logements neufs en France a presque retrouvé au début 2011 son niveau d'avant la crise.

Le nombre de mises en chantier de logements neufs a bondi de 54,1% sur un an en France pour la période allant de décembre à février, atteignant 96 318. Le nombre de permis de construire pour ces mêmes logements a augmenté de 25,5%, a annoncé mardi le ministère du Logement, à 107 964 unités entre décembre et février par rapport à la même période de 2009-2010, profitant de la progression de 8,6% des ventes réalisées par les promoteurs immobiliers durant l'ensemble de 2010.

Le mois de février est particulièrement prometteur pour la suite de l'année avec un bond de 28,6% des permis de construire, par rapport au mois correspondant de 2010, et surtout un quasi doublement des mises en chantier, à 92,3%.

Au cours des douze derniers mois, soit entre mars 2010 et février 2011, le nombre de mises en chantier, avec 336 185 unités, est en augmentation de 15,9% par rapport aux douze mois précédents. Sur la même période, le nombre de permis de construire accordés est de 412 716, en hausse de 23,2% par rapport aux 12 mois précédents.

"Les bons chiffres actuels de la construction neuve traduisent les bonnes ventes de 2010 auprès des particuliers et sont la conséquence du plan de relance décidé au premier trimestre 2009", s'est félicité auprès de l'AFP Marc Pigeon, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). "C'est de la folie. La crise est passée", commente Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X-Nanterre, qui table sur un nombre "minimum" de 365 000 à 370 000 mises en chantier pour l'ensemble de 2011, plus très loin du record de 415 000 en 2007, dernière année avant la crise.

Trois raisons expliquent, selon lui, ce "printemps" de la construction neuve : le maintien à haut niveau de la construction de HLM, le maintien de l'engouement soutenu des investisseurs pour le dispositif "Scellier" et le succès du nouveau dispositif PTZ+. Très populaire auprès de contribuables aisés, le "Scellier" a soutenu à bout de bras, depuis la crise, le marché du logement neuf et sauvé de la faillite de nombreux promoteurs immobiliers en représentant les deux tiers des 115 000 logements que ceux-ci ont vendus en 2010.

L'attrait du Scellier et du nouveau prêt à taux zéro

Même s'il voit cette année son taux de réduction d'impôts chuter à 22% pour les logements BBC (bâtiments basse consommation) et à 13% pour ceux ne respectant pas cette norme, le "Scellier" conserve un grand attrait pour les contribuables à la recherche d'économies tout en investissant pour leur retraite, selon Michel Mouillart. Entré en vigueur début 2011 et réservé, sans conditions de ressources, aux foyers qui ne sont pas encore propriétaires de leur logement, le PTZ+ permet pour sa part de limiter l'impact de la hausse des taux d'intérêt jusqu'à 0,5 point de hausse, selon une étude du Crédit Foncier publiée la semaine dernière.

"Les chiffres de février confirment qu'après un point bas atteint il y a un an, la construction a retrouvé le chemin de la croissance", a déclaré à l'AFP le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu. Pour lui, "cette reprise soutenue va également permettre de créer de nombreux emplois dans ce secteur clé pour l'économie française". Seul bémol : la situation au Japon, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. "Le risque qu'on peut avoir, c'est un désordre sur les marchés financiers à cause de ce qui se passe au Japon, en Libye et dans les autres pays arabes, qui risquerait d'entraîner une forte remontée des taux d'intérêt et affecterait le marché immobilier", met en garde Michel Mouillart.

Source : L'express.fr

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